
Fraîchement sortie de trois jours d’ateliers sur le management stratégique et la gouvernance des associations et sociétés sportives, Fatou Dramane est déterminée à provoquer un changement positif au sein de son club. Bien qu’elle reconnaisse l’importance d’un effort collectif, elle aspire à jouer un rôle clé pour restaurer l’éclat passé du club.
« Je repars avec de nombreuses idées en ce qui me concerne. Je ne qualifierais pas cela de réforme, car je n’ai pas l’ambition de prétendre que je vais transformer l’équipe ou la philosophie des Buffles, l’un des clubs les plus anciens du Bénin. En revanche, je suis convaincue qu’il
est essentiel d’établir une organisation plus structurée, de revoir la gestion, d’ajuster notre approche et de développer une vision à long terme », reconnaît la DG qui situe le contexte actuel du club. « Actuellement, nous oscillons entre objectifs à court et moyen terme, et il est crucial de s’asseoir pour rédiger un véritable projet. Nous avons déjà des idées, et cette formation nous renforce, nous permettant de créer un projet solide pour avoir une équipe qui, historiquement, a déjà reçu une reconnaissance », ajoute-t-elle.Elle veut à l’avenir « avoir une équipe qui va être une marque reconnue dans le Bénin et ailleurs dans la sous-région si possible, également remettre en place les fondamentaux, déceler des talents, avoir une équipe jeune et faire de notre équipe un club également indépendant financièrement et un club qui sera également indépendant dans l’alimentation, j’ai envie de dire une équipe professionnelle, c’est-à-dire que toutes les autres composantes même qui sont laissées sous la gestion de l’association doivent être accompagnées. Il faut qu’on réfléchisse aussi à avoir une vraie académie, une académie interne qui nous permette justement d’avoir des joueurs de qualité au sein de l’équipe professionnelle ».
Au cours des trois jours de formation, divers modèles ont été présentés, et le modèle qui suscite l’intérêt de la DG Fatou Dramane est celui de Dakar Sacré Cœur, car il inclut le volet RSE dans son organisation. « Le modèle qui me motive le plus, c’est celui qui prend en compte le volet RSE, c’est-à-dire tout ce qui est social, et donc c’est le modèle de Dakar Sacré-Cœur », lance la première responsable de SIRAT Sport.
« Ce modèle présente l’avantage d’intégrer non seulement la dimension professionnelle du football, mais aussi une dimension sociale, en favorisant le football de loisir et en le rendant accessible à toutes les classes sociales et tous les âges. Cela signifie que, en plus des investissements au sein de l’équipe professionnelle, le week-end doit permettre à tous les béninois de se divertir, de se défouler sur les terrains, que ce soit en famille ou selon leur catégorie, avec des acteurs de leur niveau. C’est un modèle véritablement inspirant, et en même temps, cette activité, dans une perspective de développement du football comme secteur économique, est un modèle qui s’auto-finance, car le développement du football de loisir pourra couvrir en grande partie les besoins de l’équipe professionnelle. Ils ont prouvé aujourd’hui que l’activité de loisir génère finalement plus de bénéfices que l’activité professionnelle. Donc, pour moi, ce serait le modèle parfait », explique-t-elle.
« Ensuite, nous devons réfléchir ensemble à la manière de le mettre en œuvre. Cependant, concernant cet aspect, je pense qu’en tenant compte de l’importance de l’investissement, cela devrait s’inscrire, comme beaucoup l’ont souhaité, dans le cadre d’un projet collectif, un projet commun à toutes les organisations sportives », conclut Fatou Dramane, convaincue d’un avenir meilleur pour le football béninois.