Né au cœur de l’Union soviétique au début du XXᵉ siècle, le sambo s’est imposé au fil du temps comme l’un des arts martiaux les plus complets et les plus efficaces au monde. À mi-chemin entre la lutte, le judo, la boxe et l’autodéfense, cette discipline se démarque par sa polyvalence, sa dimension tactique et sa forte tradition militaire. Aujourd’hui, elle séduit un nombre croissant d’adeptes, civils comme professionnels de la sécurité.
Le mot sambo est l’acronyme de l’expression russe « Samozachita bez oroujia », qui signifie « autodéfense sans arme ». Sa création, dans les années 1930, est le fruit des travaux de plusieurs experts soviétiques : Viktor Spiridonov, Vassili Ochtchepkov et Anatoli Kharlampiev. Ce dernier est d’ailleurs reconnu comme le principal architecte du sambo moderne, structuré à la fois comme discipline sportive et outil d’entraînement militaire. Pensé initialement pour améliorer l’efficacité des soldats sur le terrain, le sambo puise ses fondements dans une multitude de cultures martiales, allant du judo japonais aux luttes traditionnelles des peuples de l’ex-URSS. Le résultat : un système de combat pragmatique, rapide et directement applicable.
Un art martial, trois visages : Le sambo se caractérise aujourd’hui par trois grands styles complémentaires :
Le sambo sportif : Pratiqué en compétition, il met l’accent sur les projections, les immobilisations et les clés articulaires, tout en excluant les frappes. Il se rapproche de la lutte moderne mais conserve des techniques propres au sambo, notamment les renversements explosifs. Une variante pratiquée en extérieur, le Beach Sambo, connaît également un essor international.
Le sambo combat : Plus complet et spectaculaire, il autorise les techniques de frappe en plus des projections et des soumissions. Il est souvent comparé au MMA car il combine travail debout et combat au sol, tout en conservant ses règles spécifiques et son identité propre.
Le sambo défense : Conçu pour l’autodéfense, ce style enseigne comment gérer des situations d’agression réelles, parfois avec l’utilisation d’objets ou d’armes improvisées. Il est très prisé des forces de l’ordre et des militaires.
Une discipline en pleine ascension internationale : Adopté très tôt par les unités militaires soviétiques pour son efficacité en situation réelle, le sambo s’est progressivement démocratisé. Aujourd’hui, il est encadré par plusieurs instances mondiales, dont la Fédération Mondiale Combat Sambo et la Fédération Internationale Amateur de Sambo, qui organisent des compétitions de niveau mondial et contribuent à son expansion. La richesse technique du sambo, avec plus de 5 000 mouvements recensés, en fait un art martial particulièrement complet. Il attire de plus en plus de pratiquants, qu’ils recherchent la performance sportive, la confiance en soi, l’autodéfense ou simplement la découverte d’un art martiale à l’identité forte.
Avec son approche réaliste du combat et sa polyvalence, le sambo continue de s’imposer comme un outil efficace pour le développement physique, mental et tactique. Qu’il soit pratiqué sur un tatami, sur le sable ou en salle d’entraînement, il met en avant la rapidité, la précision et l’intelligence du mouvement.






