
Dans l’après-match, c’est avec la parole lucide des bâtisseurs que le sélectionneur Ouzérou Abdoulaye s’est présenté au micro. Ni langue de bois, ni catastrophisme. Mais une lecture à la fois technique et humaine d’une rencontre riche d’enseignements.
Tout est dit. Et dans ce constat, il n’y
a pas de résignation, seulement une conscience technique : celle d’un entraîneur qui voit son groupe progresser, mais aussi les failles structurelles auxquelles il faut remédier. Le match, bien que perdu sur la feuille, aura révélé une domination béninoise dans le jeu, trahie par des coups de pied arrêtés mal négociés, ce que le coach qualifie lui-même de « danger permanent ».« Ce n’est pas qu’on est naïves dans le placement. C’est qu’on n’a pas le gabarit. Quand vous n’avez pas le physique, il faut jouer avec la tête. ». Cette phrase, presque socratique, résume le credo de l’encadrement technique béninois : construire une intelligence tactique capable de compenser ce que la nature n’offre pas toujours en première intention. Car dans l’ADN des Amazones version 2025, il y a cette volonté farouche d’exister non pas à force de muscles, mais à force d’idées.
Et Ouzérou Abdoulaye, en artisan patient, n’élude rien : ni les progrès dans le jeu, ni les failles dans l’impact, ni même les pistes de travail. Il évoque l’avenir avec responsabilité et foi. « Franchement, dans le jeu, c’était trop. On voit clairement qu’on suit la planète. Il faut continuer. Elles ne sont pas à blâmer. Et je pense qu’on aura de beaux jours devant nous. ».
Ces « beaux jours », il les envisage non comme une promesse, mais comme un cap à atteindre. À condition de ne pas baisser la tête, de continuer à élever le niveau, à structurer l’effort, à penser un football féminin béninois qui ne soit pas une utopie de surface, mais un projet durable. En somme, à Ziaïda, les Amazones ont perdu un match, mais gagné en certitudes. Et leur entraîneur, dans ses mots simples mais puissants, a rappelé à tous que le chemin est long, mais que le pas est sûr.